Cette photo a été prise le
19 janvier 2012 dans la vallée d’Adouna (région de Tahoua, Niger). Celle-ci s’étire
sur quelque 40 km et comprend un parc d’environ 40 000 ha dont la végétation
est dominée par le Faidherbia albida. La végétation du parc est très dense par
endroits et est faite d’un savant mélange d’arbres de tous âges. Les résidus de
récolte montrent que tout l’espace entre les arbres est cultivé. La nappe phréatique dans cette vallée est située à un niveau assez superficiel
et les sols sont assez fertiles. Ces raisons expliquent, en partie, le bon état
du parc. Plusieurs barrages longs et de basse altitude enjambent la vallée,
obligeant les eaux de ruissellement à s’infiltrer. Des nappes phréatiques
plus superficielles ont favorisé le développement de l’irrigation. A supposer
que la superficie irriguée soit de 1 500 ha et le rendement moyen de l’oignon
de 20 t/ha, cette vallée seule produirait déjà 30 000 t de légumes.
L’un des premiers événements majeurs prévu en 2012 était une visite d’études
par une délégation nigériane dans le Sud du Niger. Cette délégation était censée
tirer des leçons des activités de reverdissement au Sud du Niger aux fins de la
politique et des pratiques agroforestières au Nigeria. La Fondation Heinrich
Böll à Abuja avait mis sur pied une délégation extraordinaire d’environ 30 membres
représentant les décideurs de l’ensemble des 12 Etats frontaliers du Niger, les
chercheurs, les ONG, ainsi que le personnel et les représentants du Ministère
fédéral de l’agriculture. Malheureusement, la visite a dû être reportée à la
dernière minute, en raison d’une grève générale au Nigeria,
qui a conduit à la fermeture des banques, des stations d’essence et de la frontière
entre le Nigeria et le Niger. Nous nous employons à fixer ensemble une nouvelle
date pour la visite.
La visite a été reportée tout juste à notre arrivée au Niger. Aussi, a-t-il
été décidé, malgré tout, d’effectuer une visite de terrain dans les régions[1] de
Dosso, Maradi, Zinder et Tahoua. Je voudrais partager avec vous quelques
photographies et impressions relatives à celle-ci.
Le but de la visite dans la zone de Dogon Kiria (région de Dosso) consistait
à observer les activités de reverdissement qui venaient d’être mises en route
dans cette « commune », dans le cadre d’un projet géré par Both Ends et
financé par la Fondation Turing basée au Pays-Bas. Un indicateur clé du reverdissement
assisté est que, soudain l’on peut voir partout dans les champs de jeunes
arbres élagués. La zone concernée enregistre une pluviométrie d’environ 350 mm
et se trouve à la lisière de la zone où l’agriculture est possible. Les jeunes
arbres élagués montrent que le processus a commencé.
Une visite dans certaines parties des régions de Maradi et Zinder constitue
toujours une source d’inspiration. C’est là que les agriculteurs ont créé de
nouveaux parcs agroforestiers sur une superficie de 5 millions d’hectares. Permettez-moi
de partager quelques nouvelles impressions avec vous.
Création d’institutions intervillageoises
pour la remise en état et le reverdissement des terres
Non loin d’une petite ville appelée Aguié (région de Maradi), les
techniques de récolte de l’eau (demi-lunes) sont utilisées avec succès en vue
de remettre en état les terres dégradées et arides. Cette pratique n’est guère
nouvelle en soi, mais ce qui l’est, c’est le fait qu’elle soit mise en pratique
conjointement par un certain nombre de villages qui ont établi des règles pour
la protection et la gestion des arbres plantés dans les demi-lunes et ceux qui y
ont poussé spontanément (voir photo 2). Les villageois assurent la protection
de l’aire régénérée à bicyclette. Par ailleurs, ils ont adopté des sanctions pour
ceux qui violent les règles. Cette activité a été entreprise par le projet PPILDA
financé par le FIDA. Il serait très utile d’analyser et de documenter cette expérience,
car elle comporte quelques exemples de création réussie d’institutions intervillageoises
pour la régénération et le reverdissement des terres.
Introduction de la culture du
reverdissement assisté à l’école primaire
Comme l’a expliqué Abasse Tougiani, il est important d’associer les
écoliers au reverdissement. Ainsi, les enfants de l’école qui figurent sur la Photo
3 connaissent le rôle des arbres dans le renversement de la tendance à la dégradation
des terres et ils ont reçu une formation en matière d’élagage des arbres. Ils
recevront bientôt une délégation d’écoliers d’un autre village qu’ils sensibiliseront
et initieront au reverdissement. C’était la première fois que j’étais témoin d’une
expérience d’introduction du reverdissement assisté dans le programme d’une école
primaire. Au regard de l’enthousiasme des enfants, il va sans dire qu’ils sont
devenus d’ardents défenseurs de la cause.
Photo 2 : Terres dégradées arides régénérées collectivement par
un groupe de villages dans le département d’Illéla.
Photo 3 : Des écoliers devenus des avocats du
reverdissement
Régénération à grande échelle de baobabs dans le département
de Mirriah (région de Zinder)
Bien que le Sud de Zinder soit dominé par un jeune parc agroforestier, la région compte également d’importantes zones où d’autres arbres prédominent.
Autour de la petite ville de Mirriah, il existe de vastes étendues couvertes de
baobabs de tous âges. La Photo 4 présente une population dense d’arbres
relativement âgés, qui produisent des feuilles et des fruits précieux. Les
propriétaires des arbres vendent souvent des feuilles sur pied à de jeunes
hommes qui les cueillent et les mettent dans des sacs pour les vendre sur les
marchés régionaux. Contrairement à l’assertion selon laquelle les baobabs au Sahel
se régénèrent rarement, ces arbres se régénèrent à grande échelle dans le
département de Mirriah, ainsi que dans la région du Yatenga au Burkina Faso.
Photo 4 : Population impressionnante de baobabs près
de Mirriah
Nouveaux parcs agroforestiers et élévation du niveau
de la nappe phréatique locale dans le village de Batodi (région de Tahoua)
Après avoir parcouru les 42 km le long de la vallée d’Adouna, nous avons
décidé d’effectuer une visite rapide au village de Batodi, que j’avais déjà visité
à plusieurs reprises entre 1989 et 1994, puis de nouveau en 2004 et pour la
dernière fois en 2006. En 1990, ce village était entouré d’une vaste étendue de
terres dégradées et arides. Puis, avec le soutien du Projet de conservation du
sol et de l’eau financé par le FIDA, les villageois avaient commencé timidement
à régénérer ces terres selon la méthode dite « zaï ». Assis avec les villageois
en 1991, j’avais fait la blague suivante :
« Puis-je acheter des terres dégradées afin de les régénérer selon la
méthode zaï ? » Leur réaction fut la suivante … « Non, vous
ne pouvez pas. Si quelqu’un vend la terre… nous l’achèterons
nous-mêmes ». C’est ainsi que j’ai découvert par hasard qu’un marché du
foncier avait été créé et que les gens achetaient et vendaient les terres
dégradées, puis utilisaient des techniques simples de collecte de l’eau pour les
remettre en état.
Lorsque je suis revenu à Batodi en novembre 2004, soit une décennie plus
tard, la première chose qu’ils m’ont dite est la suivante… « Le niveau de
l’eau dans le puits se situe à présent à 4 m de profondeur seulement, alors qu’elle
était à environ -18 m lorsque vous étiez ici la dernière fois. » La
remontée de l’eau dans les puits a permis aux femmes de commencer à faire du
maraîchage. Etant donné que 2004 était une année de sécheresse (moins de 200 mm
de pluie dans cette zone), le jardin potager revêtait une importance capitale
pour les femmes. Elles vendaient les légumes sur le marché et leurs familles consommaient
la partie invendue. Le nombre des jardins potagers dans ce village était passé
de 2 en 2004 à 10 en 2012. La Photo 5 ci-dessous présente l’un de ces jardins
potagers.
Photo 5 : L’oignon
est le légume le plus cultivé dans le village de Batodi, tout comme dans de
nombreuses autres parties du Niger.
L’on se
demande quelles raisons expliquent cette remontée du niveau de la nappe
phréatique. Nous avons observé deux puits à la fin de la journée et l’eau se trouvait
à 4-6 m de profondeur, alors qu’apparemment elle se trouvait à 3-4 m le matin,
avant le début de l’irrigation. Il y a une fluctuation pendant la journée, mais
le niveau d’eau reste stable. Est-il
possible qu’une augmentation de la pluviométrie a contribué à la remontée
de la nappe? Chose intéressante, 2004 était une année de sécheresse à l’instar de 2011. Ceci rend improbable l’hypothèse que
l’augmentation de la pluviométrie soit à l’origine de l’augmentation du niveau
de la nappe phréatique locale. Si l’augmentation de la pluviométrie pouvait en
être la principale cause, alors d’autres villages connaîtraient une situation
similaire, ce qui n’est pas le cas. Une explication beaucoup plus plausible est
que la régénération systématique des terres dégradées selon des techniques de collecte
de l’eau qui obligent les eaux de pluie et de ruissellement à s’infiltrer
s’était traduite par une reconstitution de la nappe phréatique au niveau local.
La Photo 6 ci-après
présente un champ dans le village de Batodi, qui était entièrement nu il y a 20
ans. Les densités sont variables, par exemple la densité des arbres au fond est
plus élevée. Les paysans nous ont expliqué que des densités plus élevées sont propices
à l’agriculture.
Photo 6 : Le parc agroforestier à Batodi est jeune et dominé à certains
endroits par Piliostigma reticulatum,
qui sert de fourrage pour le bétail. Les densités au fond sont importantes.
Parc agroforestier et sécurité alimentaire
2012 sera une année très difficile dans différentes parties du Sahel. Le
déficit alimentaire au Niger est estimé à environ 600 000 t. Dans quelques
semaines, les résultats d’une étude sur le lien entre la régénération naturelle
assistée au Sud de Zinder et la sécurité alimentaire des ménages seront
disponibles. Si tout se passe comme prévu, la prochaine mise à jour de ARI fera
rapport sur les principales conclusions de cette étude.
La prochaine mise à jour de ARI sera élaborée dès que les résultats de
l’étude susmentionnée seront disponibles.
Les précédentes mises à jour sont disponibles sur le site www.africa-regreening.blogspot.com, ainsi que sur le site Web de l’Alliance mondiale pour le reverdissement en Afrique (www.W4RA.org). Si vous avez le temps, veuillez consulter le site Web où vous trouverez de plus amples informations sur les activités de l’Alliance Web.
[1] La délégation comprenait le Pr. Adam
Toudou (Doyen de la Faculté d’agriculture, Université de Niamey), qui a
participé à la visite dans la région de Dosso ; le Dr Abasse Tougiani
(INRAN), Marie-José van der Werff ten Bosch (Both Ends) et Chris Reij (facilitateur
pour les Initiatives de reverdissement en Afrique).
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